Dans cet article, je vais vous parler de 7 attitudes à adopter, pour se faciliter la vie.
Certaines peuvent nous sembler simples et évidentes, d’autres plus difficiles, mais toutes nous permettent de regarder notre comportement sous un nouveau jour.
Tout en restant dans le flow de la vie, il est possible de cultiver une pratique informelle.
Jouer avec ces 7 attitudes fondamentales, nous aide à évoluer en pleine conscience.
Pratique informelle de la Pleine Conscience
Oui ! S’assoir un moment pour méditer est un véritable ressourcement. Cette pratique nous aide à écouter la vie calmement, sans avoir envie de lui sauter dessus à la première fausse note, et même de participer plus activement à cette symphonie.
Oui mais voilà, nous n’avons pas tous envie de nous assoir un moment en silence pour méditer.
Par contre, nous avons tous envie de goûter aux multiples bénéfices de la méditation dont on nous parle si souvent : La clarté d’esprit, la vitalité rayonnante, l’excellente gestion des émotions, la créativité, l’intuition…etc…
Alors si cette réalité, scientifiquement prouvée, vous tente, vous pouvez très bien commencer par pratiquer la Pleine Conscience de façon « informelle ».
C’est-à-dire, s’entraîner à rester présent aux pensées, aux émotions, aux sensations ou à toutes autres choses qui peuvent vous traverser à chaque moment, sans pour autant y réagir.
Ceci n’a l’air de rien comme ça, mais essayez SINCÈREMENT pendant une journée de rester présent à vous-même, sans faire de vague, tout en accueillant vos tempêtes intérieures.
Et choisissez après entre : « Pratique formelle » (méditation assise) et « Pratique informelle » (Présence naturelle constante et paisible, à soi et au monde).
Peut-être qu’en fin de compte, vous vous empresserez de choisir l’assise, en mode « Jeu des chaises musicales ».
En fait, le secret c’est qu’il vaut mieux faire les deux : Pratiques formelles et informelles.
Alors, si :
- Vous êtes paisible, connecté et bienveillant uniquement 30 minutes par jours au moment de votre méditation.
Ou que…
- Vous avez vraiment envie de vous mettre à la méditation sans savoir par où commencer.
Je vous conseille de pratiquer les 7 attitudes de la Pleine conscience ; Elles donneront du sens à vos temps de pratique ou elles vous mettront le pied à l’étrier, pour apprendre à chevaucher votre esprit en toute conscience.
Les 7 attitudes de la Pleine Conscience, clarifient la façon dont nous recevons et interprétons la vie d’instant en instant.
Nous prenons alors plaisir à accueillir la découverte de ces mécanismes et les changements que ces prises de conscience engendrent en nous.
La pratique informelle de l’attention portée aux 7 attitudes, nous met dans un état constant de présence bienveillante à nous-même et à la vie.
Les 7 attitudes de la Pleine Conscience
Ces 7 attitudes ont été remises au goût du jour par Le professeur Jon Kabat-Zinn, qui en a fait une des bases de sa méthode de méditation « Mindfulness » pour la réduction du stress (MBSR – Mindfulness Based Stress Reduction).
Je dis « Remises au goût du jour » car je devine que ces 7 attitudes viennent de plus loin que la brillante méthode MBSR. Si vous lisez ces lignes et que vous en savez plus sur leurs origines (bouddhiste) pouvez-vous nous éclairer en toute humilité, dans les commentaires, merci d’avance.
Lors du premier cycle MBSR que j’ai suivi, une semaine avant que ne commence le programme, notre instructrice, Geneviève Hamelet (que je conseille à tous ceux qui veulent entrer de façon simple et authentique dans la pratique de la Pleine Conscience) nous a envoyé ces 7 attitudes, en nous demandant d’y porter une attention particulière.
Cette simple pratique a révolutionné ma vie, en l’éclairant sous un nouvel axe.
En effet, la pratique formelle de la méditation, pendant le temps d’assise, nous demande d’être seulement attentif à ce qui est, sans changer quoi que ce soit volontairement. Mais, la pratique informelle de l’attention aux « 7 attitudes », nous demande exactement la même chose, à chaque instant de la journée !!
Et, « l’attention à ce qui est sans rien changer volontairement », était un véritable challenge pour moi. En m’y essayant, le mieux possible, dans le quotidien, j’ai pu entrer dans un état de présence et un rapport plus bienveillant à la Vie.
J’ai commencé à prendre plaisir à découvrir mes mécanismes automatiques, et j’ai pu apprécier les changements que ces prises de conscience engendraient en moi.
Je vous souhaite les mêmes transformations grâce au « Jeu des 7 attitudes fondamentales de la Pleine Conscience ».
De plus, ces 7 attitudes sont mêlées les unes aux autres, elles s’influencent et se répondent. Être attentif à l’une nous aide à faire croître les autres.
Garder ces attitudes à l’esprit fait partie de l’entraînement général à la pleine conscience. Cela nous aide à canaliser nos énergies, afin qu’elles puissent être utilisées comme un terreau fertile pour notre croissance intérieure.
Voici ces attitudes ainsi que des pistes pour y être attentif et s’ouvrir aux changements :
1 – L’ESPRIT DU DEBUTANT
L’esprit du débutant est le développement de cette capacité à découvrir la vie, d’instant en instant, en laissant de côté tout ce que nous savons, tout ce que nous croyons, tous nos aprioris.
Juste pour ne pas se priver de la richesse de l’instant présent, car c’est la richesse de la vie même.
Souvent nous sommes emprisonnés, sans même le savoir par nos croyances, qui teintent d’une même couleur notre ambiance intérieur.
Ces certitudes nous privent de toutes les nuances de nos expériences, en nous empêchant de voir les choses telles qu’elles sont réellement.
Entretenir « l’esprit du débutant » c’est nourrir notre part d’enfance qui s’émerveille de tout, sans attendre qu’on lui donne des preuves ou que l’on cherche à la convaincre.
C’est aussi lâcher le fait de considérer la routine quotidienne comme ordinaire, comme des instants qui nous sont dû, pour s’apercevoir humblement que nous manquons le côté extraordinaire de l’ordinaire.
C’est l’attitude qui nous installe dans cet amour de l’instant présent, car « l’esprit du débutant » ravive notre enthousiasme et donc notre vitalité.
Il nous donne l’occasion de déposer nos attentes, basées sur nos expériences anciennes, il nous soulage de tout notre « Savoir Faire », de nos « déjà vu ».
« L’esprit du débutant » donne des vacances à notre Expert intérieur, celui qui est toujours à l’affût des erreurs ou de l’ignorance des Autres, de peur que l’on découvre les siennes. La grosse erreur de l’Expert Intérieur c’est qu’il pense ne n’avoir plus rien à apprendre, de qui que ce soit.
En gros cette attitude nous protège de l’orgueil qui nous fige dans une attitude de jugement envers l’extérieur.
L’Esprit du débutant nous installe dans le Non-jugement.
En pratique :
- Regardez le ciel, où que vous soyez, par n’importe quel temps et contemplez !!
- ECOUTEZ vraiment quelqu’un que vous connaissez bien (et qui vous agace un peu) comme si vous veniez de le rencontrer.
- Prenez une bonne douche, comme si vous étiez dans un pays où l’eau est précieuse.
- Écouter une conférence sur un sujet que vous maîtrisez et apprenez-en quelques choses.
2 – LE NON-JUGEMENT
Cette attitude découle directement de notre manière de constamment interpréter le monde. Nous nourrissons continuellement notre réactivité, face aux personnes qui nous entourent et aux événements que nous vivons.
Une attitude de non-jugement nous donne l’occasion de rester un témoin impartial de notre expérience, en nous dégageant de nos réactions réflexes immédiates.
Alors que la plupart du temps, nous cataloguons et étiquetons le monde qui nous entoure selon nos valeurs, que nous érigeons en références incontestables et absolues (Merci les réseaux sociaux).
Cette habitude de jugement permanent nous enferme dans les réactions mécaniques, génératrices de stress.
Nous ne sommes même pas conscients de tous les désagréments que cela nous cause au niveau physiologique comme émotionnel.
C’est parce que nous avons trop souvent l’esprit dominé par ces réflexes réactifs, souvent négatifs, que nous avons du mal à trouver la paix et que nous sécrétons trop de cortisol.
Donc pour trouver une façon efficace de gérer son stress, nous pouvons déjà nous dégager de nos jugements automatiques. Nous pouvons essayer de voir au-delà de nos préjugés et de nos peurs, pour nous libérer de leur tyrannie.
Par contre, surtout lorsque l’on commence à jouer au non-jugement, commençons d’abord par ne pas juger le jugement lui-même.
Il est bien de garder à l’esprit, quand nous nous surprenons en train de juger, qu’il nous est conseillé de cultiver une attitude de témoin impartial et de simplement observer.
Quand vous vous surprenez en train de juger, vous n’êtes pas obligé d’arrêter de le faire, en vous tapant sur les doigts mentalement, et en rendant les choses plus difficiles encore.
Vous êtes simplement invité à rester conscient de ce qui se passe en vous. Peut-être qu’en accueillant ce jugement, vous vous apercevrez d’un de vos fonctionnements intérieurs, jusque-là insoupçonné.
Vous pourrez réaliser que, de temps en temps, on ne supporte pas chez les autres ce que l’on a du mal à accepter chez soi, ou des fois, on critique ce dont on a secrètement envie.
Remarquez d’ailleurs à ce sujet comme la critique permanente, que beaucoup affectionnent particulièrement, est une activité énergivore. Passer un moment avec quelqu’un qui se répand en bavardage critique, ou pire laissez-vous allez à cette attitude et observez votre niveau d’énergie, vous êtes vidé !
La critique permanente de tout et de tout le monde, ne laisse à voir que nos peurs et nos frustrations. L’excès de critique nous coupe de toute velléité d’action, nous nous engluons dans notre méfiance envers la vie. Car il est hors de question que l’on s’expose à ce que nous faisons subir aux autres.
Lorsque l’on cesse de critiquer, et de juger autrui, on s’aperçoit que l’on est moins sensible à leur critique. On commence à réaliser que les critiques émanent souvent des peurs et des frustrations, que les autres projettent sur nous.
Alors, nous pouvons enfin oser être vraiment nous.
Un dernier aspect important du non-jugement, c’est celui de cesser de se juger soi-même, et de se laisser un peu tranquille. Là on entre directement dans la sphère bienveillante du rapport à soi-même.
On cultive simultanément les aspects Yin et Yang du non-jugement : On ne se juge pas soi-même à l’intérieur (Yin), et l’on ne juge pas le monde extérieur (Yang). Comme le jugement crée des blocages, on remarque peu à peu que la circulation entre ces deux mondes, intérieur et extérieur, se fluidifie.
Grâce à cette attitude de non-jugement, il nous est plus facile d’entrer dans une attitude d’acceptation face à la vie.
En pratique :
- Soyez heureux et riez de vous la prochaine fois que vous vous surprendrez à juger.
- Chercher les qualités de quelqu’un ou quelque chose que vous critiquez habituellement.
3 – L’ACCEPTATION
L’acceptation est la capacité de voir les choses telles qu’elles sont réellement dans le moment présent.
A notre époque où tout nous laisse entendre que nous pouvons avoir tout de suite tout ce que nous voulons, comme nous le voulons, cette attitude est difficile à mettre en place. C’est pourtant grâce à elle que nous pouvons nous libérer du diktat de nos désirs, matériels pour la plupart.
Nous dépensons souvent beaucoup d’énergie à nier ou à résister à ce qui est déjà là. En voulant forcer les situations pour qu’elles soient comme nous le voudrions, nous nous créons encore plus de stress.
Toute cette énergie dépensée dans la frustration, le déni ou la colère ne peut pas être employée à trouver une attitude adéquate à la situation que nous vivons.
A partir de l’acceptation, nous pouvons adopter une attitude qui va nous aider à créer des actes ou des conditions, pour faire émerger les véritables solutions ou la guérison de nos parts blessées.
Les personnes qui ont traversé des grands malheurs savent bien que le processus d’acceptation est long et chargé de périodes émotionnellement difficiles, mais qu’au bout il y a souvent l’apaisement.
Alors, dans une moindre mesure, que nous voulions : changé intérieurement, une nouvelle vie, un enfant, un nouvel écran plat, un nouveau nez ou quelques kilos en moins, nous devons d’abord commencer par nous accepter tel que nous sommes et accepter notre situation.
En acceptant les conditions de notre vie actuelle, dans le moment présent, car cet instant est la seule chose que nous possédons vraiment, nous pourrons changer les choses.
Nous ne devons pas nous dire que nous commencerons à nous aimer quand nous serons plus mince, plus instruit, plus calme, le vrai défi de l’acceptation, c’est de commencer à s’aimer tel que l’on est, dans l’instant présent.
Dans ces cas-là, accepter peut aussi nous permettre de comprendre, que souvent notre vision est voilée par des désirs égoïstes, des peurs ou des préjugés.
Accepter ne veut pas dire : Devenir fataliste ou abandonner les valeurs qui nous sont chères. Cela ne veut pas dire non plus : Se résigner à ce que les choses soient ce qu’elles sont, en se mettant à les supporter passivement.
Cela ne veut pas dire non plus : Arrêter de lutter contre nos mauvaises habitudes en abandonnant le désir de vouloir changer. Et enfin, cela ne veut pas dire : Tolérer l’injustice et arrêter de nous impliquer pour changer le monde, parce qu’il est ce qu’il est et que c’est sans espoir.
Non, l’acceptation dont nous parlons ici, est simplement cette attitude qui nous permet de voir les choses clairement sans distorsion.
C’est à partir de cette façon d’être que nous allons vraiment pouvoir deviner qu’elle est notre tâche et comment nous allons pouvoir agir. C’est à ce moment-là que nous pouvons faire, réellement et sereinement, bouger les choses.
C’est en acceptant le présent sans fard, en posant des actes justes pour essayer de l’orienter avec bienveillance que nous pouvons avoir confiance en l’avenir.
L’acceptation ouvre les portes de la confiance.
En pratique :
- Se regarder tout nu dans un grand miroir et se sourire.
- Arrêter de vouloir changer les gens que l’on aime.
4 – LA CONFIANCE
Le chemin de la méditation est un chemin de connaissance de soi. Plus nous le parcourons, plus nous découvrons les travers et les lumières de notre Être profond.
Développer une confiance fondamentale en nous et en nos intuitions fait partie de l’essence même de l’entraînement à la méditation.
Être attentif à la confiance que nous nous accordons, nous aide à reconnaître les moments où nous cherchons nos solutions ou des indications à l’extérieur de nous-même. Même s’il est important de rester réceptif et d’apprendre d’autres sources, et de savoir se nourrir d’autres points de vues, nous devons cultiver une intégrité envers nous-même.
C’est à partir de cette force d’intégrité et de confiance, qu’il nous est possible de suivre un guide et de nous abreuver à divers enseignements. Le but de la méditation est justement de nous faire comprendre ce que signifie « Être soi ».
Grâce à cette confiance que nous nous accordons, il nous est impossible de tomber dans le piège de l’imitation de quelqu’un d’autre. En suivant la voie de la confiance, nous ne pouvons pas faire autrement que de devenir de plus en plus nous-même. En apprenant consciemment à nous faire confiance, c’est à la vie toute entière que nous offrons également cette confiance.
A notre époque de grands changements, tant extérieurs qu’intérieurs, il est primordial de savoir faire confiance à son intuition et à sa propre autorité. Sinon, nous risquons de nous faire balayer par les peurs, si souvent agitées devant notre nez, pour nous contraindre à l’immobilisme.
Nourrir notre confiance nous oblige à regarder nos peurs. En pratiquant la confiance, nous donnons à nos peurs un espace nécessaire pour les entendre, les détendre et leur donner la permission de nous quitter.
Nos peurs sont là pour nous protéger de choses que nous considérions comme menaçantes, physiquement ou psychologiquement.
La confiance en nous et en la vie, nous offre la possibilité de considérer le monde autrement, plus sûr et plus accueillant ; un monde où nos pensées et nos actes ne seraient plus gouvernés par la peur.
La confiance nous donne de l’assurance jusque dans nos rêves, elle nous enracine à la quintessence de notre Être et nous donne la force d’envisager le temps différemment.
La confiance nous ouvre les portes de la patience.
En pratique :
- Engager un mouvement vers la réalisation de nos rêves
- Oser briser une chaîne qui nous maintient à une situation ou une personne toxique.
- Faire la liste de nos valeurs et les respecter.
5 – LA PATIENCE
La patience en elle-même est une forme de sagesse.
Elle prouve que nous comprenons et acceptons le fait que, parfois, les choses doivent se dérouler à leur rythme et que notre volonté n’y changera rien.
Lorsque nous sommes engagés dans des pratiques de transformation intérieure, comme la méditation, il est salutaire de cultiver la patience envers notre propre processus d’évolution. Nous devons accepter notre rythme, sans en passer par un jugement négatif face à notre lenteur présumée.
C’est l’histoire du papillon dans sa chrysalide. La patience nous permet de ne pas nous irriter face à l’agitation de notre esprit, nos jugements permanents, nos tensions, nos peurs, ou l’absence de résultats probants après une longue période de pratique.
Plus simplement, dans la vie de tous les jours, la patience nous permet d’appréhender, avec plus de sérénité, les petites ou grandes contraintes du quotidien : La file d’attente un peu trop longue, la lenteur de la personne âgée qui marche devant nous, l’apprentissage laborieux d’un enfant qui veut « faire tout seul » ou l’évolution d’une maladie. La patience nous donne la possibilité de développer des compétences.
Donner de la place à la patience, pour qu’elle se développe dans notre vie, nous ouvre une voie d’accès vers la bienveillance envers nous-même et notre propre rythme et envers le rythme de tous ceux qui nous entourent. La patience nous permet d’accepter avec douceur le rythme de la vie elle-même.
La patience nous donne également un merveilleux terrain de jeu pour exercer notre présence à nous même, d’instant en instant.
Elle nous rappelle qu’il est inutile de se presser vers un prochain moment, que l’on imagine meilleur ou simplement différent. Elle est capable de nous révéler le tumulte de nos pensées qui dispersent notre conscience.
La plupart du temps nos pensées envahissent toutes nos perceptions et nous déconnectent du présent. La patience nous rappelle que nous ne sommes pas obligés de remplir nos moments avec des activités, ou des pensées, pour qu’ils soient plus riches.
En nous aidant à nous maintenir dans notre présence, la Patience nous enseigne comment rester complètement ouvert à chaque instant, en l’acceptant tel qu’il est, dans son propre rythme.
La patience nous entraîne à reconnaître ce qui est simplement présent en nous et autour de nous, pour nous aider à nous dépouiller de l’inutile.
La patience nous entraîne au lâcher-prise.
En pratique :
- Prendre le temps de faire quelque chose que nous faisons machinalement : ménage, toilette, trajet quotidien…
- Connaître les déclencheurs de notre impatience pour s’y préparer.
- Reconnaître nos attentes.
6 – LE LÂCHER-PRISE
La pratique de la méditation nous entraîne à la présence et nous aide à repérer les moments où nous devenons esclaves de notre esprit et de ses distorsions.
En restant attentif à l’attitude du lâcher prise, nous nous apercevons, de tous les attachements de notre esprit. Ils peuvent prendre la forme de pensées agréables, que nous voulons retenir et reproduire, ou de pensées désagréables, dont nous voulons nous débarrasser et éviter.
Souvent l’apprentissage du lâcher-prise nous met face aux jugements de valeur que nous émettons sur nos expériences. Dans la pratique de la Pleine Conscience, justement, nous laissons plutôt nos expériences être ce qu’elles sont, en les observant d’instant en instant.
Le lâcher-prise est une façon de laisser les choses être et de les accepter telles qu’elles sont. Alors nous pouvons observer notre esprit en train de repousser ou de retenir certaines pensées. Regardons plutôt ce qui peut arriver si nous décidons volontairement d’abandonner ces impulsions.
De la même façon, nous pouvons observer simplement les pensées ayant trait au passé ou à l’avenir, et les laisser passer sans nous laisser emporter émotionnellement dans leur sillage.
Si nous constatons qu’il est trop difficile de ne pas se laisser emporter par le contenu de nos pensées, alors nous pouvons nous laisser emporter par le flot de ces pensées. Mais, nous pouvons alors diriger notre attention sur le ressenti de cette emprise.
Ceci peut être très instructif de savoir observer calmement l’attachement à nos pensées et le pouvoir que nous leur donnons.
Grâce à cette habitude bienveillante envers notre fonctionnement, nous serons également aux premières loges de notre théâtre intérieur. Développer notre capacité de lâcher-prise, nous aide à ne plus être tyrannisés par nos émotions.
Observer comment nous nous accrochons à nos pensées et à nos émotions, pour en faire les fondements de notre comportement, nous apprend beaucoup sur ce mystérieux Lâcher-prise.
Gardons à l’esprit que le Lâcher-prise ne doit pas être confondu avec la résignation, le dépit ou l’abandon. Au contraire, il nous permet de toujours rester sincère et calme face à la réactivité permanente avec laquelle nous répondons à la vie.
C’est en apprivoisant le Lâcher-prise et une grande partie des autres attitudes que nous pouvons entrer dans une bonne compréhension du non-effort.
En pratique :
- Reconnaître nos rancunes et arrêter de donner du pouvoir aux personnes par lesquelles nous avons souffert, en y pensant.
- Choisir une mauvaise habitude et décider de s’en défaire.
- Se dire que les soucis ne nous protègent pas des malheurs.
7 – LE NON-EFFORT
Comme nous l’avons vu en explorant les 6 autres attitudes fondamentales de la Pleine Conscience, la quête principale de toute cette attention est de devenir de plus en plus soi-même et le paradoxe à tout ça, c’est que nous le sommes déjà !!
Le Non-effort pourrait se résumer à cette explication ; ne plus tendre vers un but, ne plus Essayer mais simplement Être.
La plupart du temps dans notre vie nous faisons des actions dans le but d’obtenir quelques choses ou d’arriver quelque part. Dans la pratique de la méditation, cette attitude peut constituer un véritable écueil, elle peut nous faire passer à côté de la découverte de l’instant présent et de notre être profond, ce qui est le véritable « objectif » de cette pratique.
Si à travers l’intention que nous apportons à notre pratique ou à notre présence, nous cherchons toujours à être plus quelques choses (détendu, précis, présent, à l’écoute, reposé, etc…) ou moins autres choses (occupé, fatigué, malade, etc…) c’est que nous voudrions être ailleurs que là où nous sommes.
Si nous ne sommes pas en accord avec l’instant que nous vivons, c’est que nous ne sommes plus dans une posture intérieure d’acceptation.
Nous nous conditionnons à fournir des efforts pour changer notre situation, alors que la culture de la Pleine Conscience nous invite simplement à être attentif à ce qui est là.
Le Non-effort met en lumière le fait que le meilleur moyen d’atteindre nos propres buts est de chercher à arrêter d’avoir des résultats et de commencer à se centrer pour accueillir les choses telles qu’elles sont.
Grâce à la patience, à l’intention et la pratique régulière, un mouvement en direction de nos buts va naître de lui-même.
Il est facile de penser que ces préceptes sont bons lorsque l’on veut initier des changements intérieurs comme le calme ou la guérison. Mais quand n’est-il lorsque nous avons des projets concrets, qui nous demandent d’œuvrer dans la matière pour faire bouger les choses.
Et bien oui, nous pouvons aussi utiliser le « Non-effort » !!
Pour atteindre un but, deux solutions s’offrent à nous ; la première, se fixer des objectifs précis, envisager les différentes possibilités, comptabiliser ses ressources, bref faire ce que ferait tout bon entrepreneur.
Dans ce cas, nous tendons vers des objectifs, des buts à atteindre, des échéances à honorer. Dans cet état d’esprit nous pouvons envisager ces étapes comme des obstacles à surmonter et nous nous préparons à faire des efforts, voir à lutter.
Dans la deuxième solution qui s’offre à nous, celle du non-effort, nous sommes invités à nous centrer et à nous fixer mentalement l’objectif, à y porter toute notre Intention et surtout à laisser faire notre intuition, à nous en remettre à notre Être profond.
Cela ne signifie en rien que nous n’allons rien faire pour atteindre nos objectifs et attendre le nez au vent, mais simplement que nous n’allons pas fournir d’effort ou lutter pour arriver à nos fins.
Notre intuition et notre présence auront lancé ce mouvement créateur du profond de notre Être.
L’enthousiasme devient notre carburant.
C’est l’intuition Vs le Planning, dans les deux cas le laxisme est proscrit.
Simplement avec le « Non-effort » nos objectifs deviennent plus réalistes et les étapes pour les atteindre se dessinent plus souplement. Nos intentions sont clairement définies et nous sommes alignés avec nos valeurs, alors nos actes peuvent émerger naturellement.
Le Non-effort contient l’acceptation des situations présentes, la patience qui nous permet de sentir le bon moment, la confiance en sa voie, le non-jugement qui nous donne l’ouverture d’esprit, l’esprit du débutant qui nous offre l’enthousiasme et ensemble, toutes ces attitudes fondamentales nous guident vers le Lâcher-prise.
En pratique :
- Clarifier ses aspirations.
- Cultiver la simplicité.
- Développer ses potentiels.
EN RÉSUMÉ
Si vous ne voulez pas vous mettre à la méditation « formelle », assis en silence, ou si vous méditez déjà et que vous voulez faire déborder vos temps de pratique dans votre quotidien, vous pouvez cultivez la pratique « informelle » des 7 attitudes fondamentales de la Pleine Conscience.
Ces postures intérieures vous aideront à découvrir vos automatismes, et pouvoir les changer pour évoluer.
Ces 7 attitudes sont :
- L’esprit du débutant : Savoir s’émerveiller pour se libérer de son expertise et redécouvrir le monde à chaque instant.
- Le Non-jugement : Sortir de la critique à autrui et à soi-même pour oser être soi.
- L’acceptation : Voir le monde tel qu’il est pour poser les actions justes et changer, en partant de là où l’on est.
- La confiance : Se faire confiance et regarder nos peurs sereinement, pour donner notre confiance à la vie.
- La patience : Accepter le processus naturel des choses nous ouvre à la bienveillance.
- Le lâcher-prise : Apprendre à observer le mouvement et la teneur de nos pensée, pour les laisser s’échapper et pouvoir s’écouter avec sincérité.
- Le non-effort : S’aligner à ce que l’on est pour laisser couler l’acte créateur naturellement.
Vous retrouverez plus de détail sur ces 7 attitudes dans le merveilleux livre de Jon Kabat Zinn « Au cœur de la tourmente, la Pleine conscience ». Ce livre est un trésor, chaque page recèle sa pépite, mais il faut que vous sachiez qu’il y en a presque 800 😳 .
Si vous voulez en savoir plus sur la méditation de pleine conscience, je vous propose de découvrir le pack du Congrès en ligne, organisé par QUANTUM WAY.
J’ai participé à ce Congrès en donnant un cours de Qi Gong et plusieurs modules vidéo sur la pratique informelle : Plusieurs approches de la présence au corps, l’approche de la culture chinoise dans l’attention aux 5 sens et les 7 attitudes de la Pleine conscience.
Ces modules vidéos sont dans le Pack, ainsi que toutes les interventions des 22 intervenants (traduite en français) : Dawson Church, Jack Kornfield, Mark Coleman, Olivier Raurich, Martin Aylward, Coco Brac de la Perrière, Candice Marro, Reena Kotecha, Fabrice Midal, etc…
DÉCOUVREZ LE PACK DU CONGRÉS INTERNATIONNAL DE MÉDITATION ET MINDFULNESS ORGANISÉ PAR QUANTUM WAY
Quelle soit formelle ou informelle, je vous souhaite une pratique ressourçante et transformatrice.
Prenez bien soin de vous.
Coeurdialement
Chrystel